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Histoire des lavoirs

Pour avoir accès à la liste alphabétique des lavoirs :
cliquer sur "Lien vers les lavoirs" au dessus de ce titre.



Les premiers bâtiments réservés au lavage du linge, ont été construits au XVlll siècle, mais c'est surtout vers 1900 que toutes les communes ont reçu l'ordre de construire des lavoirs, pour des questions d'hygiène. En effet, le choléra, la variole et la typhoïde tuaient encore beaucoup de gens. Il fallait donc plus d'hygiène, laver et faire bouillir le linge, et le rincer à grande eau. D'où la construction des lavoirs dans chaque commune, et même parfois dans chaque village. En 1851, l'assemblée législative vote un crédit destiné à la construction de lavoirs publics, mais les lenteurs administratives retardent la mise en œuvre.

De nombreux lavoirs appartenaient au seigneur de la région, et donc beaucoup sont situés en contrebas d'un château. Mais tout habitant avait le droit de l'utiliser pour y laver son linge. Des lavoirs sont souvent construits près des cimetières ou des églises. Parfois, les propriétaires d'un même village, payaient une taxe, se cotisaient pour construire un lavoir sur leurs terres. Un habitant de Suaux nous a confirmé ce fait, et il en existe un dans chaque village, comme à Benest ou Champniers. Les maisons ne possédaient pas l'eau courante. Aussi, les femmes étaient obligées d'aller là où l'eau coulait abondamment, et passaient des heures à laver tout le linge, et à bavarder ! Autrefois, on faisait la bughade deux fois l'an, plus tard, chaque semaine.

La grande lessive : Elle durait plusieurs jours: d'abord, on entassait le linge dans des baquets et on répandait dessus une couche de cendres qui servait de lessive, et on jetait de l'eau bouillante sur les cendres. Le lendemain, on chargeait tout sur une charrette ou sur des brouettes très légères et on le transportait au lavoir. Les femmes étaient agenouillées sur les selles formées d'une caisse en bois pour les genoux et d'une planche rainurée sur laquelle on frottait le linge. Avec un battoir, elles frappaient le linge pour faire pénétrer le savon dans les fibres, ou pour évacuer l'eau. Quand le linge était " décrassé ", on le jetait dans l'autre lavoir, plus petit et plus propre.
On faisait bouillir le linge dans une lessiveuse, ou dans une ponne. Benest était célèbre pour la fabrication de cette sorte de cuve. Le linge rincé était tordu, à deux, pour l'essorer, comme le montre la carte postale de la partie "Accueil".

Les outils : On peut observer ces différents objets, en cliquant sur " lavoirs ", puis " Nanteuil " et on a alors accès au musée de Nanteuil, un texte explique comment on faisait la lessive, et des photos permettent de découvrir les objets employés.
Quand tout était terminé, on ramenait le linge au foyer, on l'étendait pour le faire sécher, sur l'herbe (on pensait que l'oxygène des plantes blanchissait le linge), ou sur des tréteaux, des cordelettes, des arbustes.

Témoignages : Le site contient plusieurs témoignages: le plus émouvant est celui de Madame Jodeau qui, agenouillée sur sa selle, a lavé pour nous montrer les gestes, et a répondu à nos questions. A noter aussi des récits intéressants, à Ruelle, Confolens, Brossac, Vieux-Ruffec, Taizé-Aizie, Lessac et bien d'autres, que vous découvrirez en feuilletant les pages de nos lavoirs.

Couverts ou non: Certains lavoirs sont couverts, fort bien aménagés, avec des murets pour se protéger du vent, des selles en pierre rainurées, des égouttoirs à linge. Parfois même on pouvait faire chauffer l'eau, dans un local voisin, comme à Nanteuil, ou Voeuil-et-Giget. Mais, certains lavoirs étaient de simples accès à la rivière, pavés de pierres plates, comme à Confolens au bord de La Vienne. Souvent, des arbres étaient plantés pour faire de l'ombre sur les laveuses, protection naturelle contre le soleil ardent, la pluie, le vent.
Maintenant, ces arbres et les ronces envahissent et détruisent les lavoirs aux creux des prés. Parfois, nous devons dégager les margelles, pour qu'on puisse les voir sur la photo ! Espérons que ce site donnera envie à quelques bonnes volontés de nettoyer les lavoirs, pour les sauvegarder.
Dans la presse locale, on lit très souvent, que les communes restaurent leurs lavoirs, et c'est pour nous, un grand bonheur. Nous avons alors le sentiment que notre travail a porté ses fruits. Et cela nous motive, pour continuer notre projet, photographier les lavoirs les plus modestes et tenter de les sortir de l'oubli. L'eau est une denrée rare et précieuse, qui appartient à tous : il ne faut pas boucher les sources et les lavoirs, ou les réserver à son usage personnel, comme certains propriétaires sont tentés de le faire. Notre devoir est de les sauvegarder pour les générations futures.